Les bêtes du sud sauvage

Publié le par Les mots, les mots, les mots

Les bêtes du sud sauvage (2012)

De Benh Zeitlin

Avec Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Levy Easterly

Drame

Note : 2,5/5

 

les-betes-du-sud-sauvage-affiche-4fa23d277e07b.jpgSynopsis (allociné)

Hushpuppy, 6 ans, vit dans le bayou avec son père.
Brusquement, la nature s'emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée d'aurochs. Avec la montée des eaux, l'irruption des aurochs et la santé de son père qui décline, Hushpuppy décide de partir à la recherche de sa mère disparue.

 

Mon avis

Cette légère sensation chatouille notre esprit, celle de quitter pendant un temps notre monde matérialisé, loin de la consommation et des exigences modernes pour se retrouver au plus près de la nature à l’intérieur d’une bulle coupée du reste de la réalité. Une zone presque désertée, illicite et dangereuse pour la vie des habitants. C’est en tout cas le discours des autorités car les locaux ne veulent pas abandonner cet endroit unique et symbole de leur liberté. Fraternisation d’une communauté unie face à la tourmente écologique. La nature est capricieuse, s’emballe et déferle sur le bayou de toute sa force pour reprendre de droit ses terres. Mais l’humain ne veut pas se laisser faire et se bat jusqu’au bout. La nature joue un rôle à part entière, une ombre qui plane sur ce mode de vie, tentant par tous les moyens de déloger les occupants. On aime le scénario écologique ancré dans l’air du temps, les conséquences d’une société qui vit dans l’excès contre l’humanité et la tolérance d’une bande d’individus qui tente de survivre. On aime le rapport père/fille tortueux, escarpé et compliqué. Une éducation à la dure pour préparer un futur assombri. On aime la musique qui reste dans la tête, qui entraîne notre subconscient dans le bayou américain. On aime la vie et le rythme de ce film en version originale. On aime également la force dans les yeux de la jeune Quvenzhané Wallis face à l’amour paternel viril. Cependant on se trouve dérangé par une mise en scène et un style cinématographique trop éparpillé. Le cadre ne parvient pas à nous envoyer dans un confort émotionnel que l’on aimerait pourtant avoir. On se trouve sans cesse sur la retenue et la distance par rapport à l’univers qu’on nous propose de voir. Notre sensibilité s’écorche au fil des minutes, l’attraction s’en trouve appauvrie pour au final se sentir mal dans notre peau. Spectateur désolé de cette atmosphère peu respirable. Le spectacle est pourtant de qualité mais la réceptivité n’est pas du même niveau. Je ne suis pas sûr que ce film puisse faire l’unanimité (malgré les prix de Sundance, Cannes et Deauville) car la part d’incertitude est beaucoup trop grande. Les goûts et les affinités vont entrer en jeu pour déterminer son succès. Pour ma part c’est un bilan mitigé, j’ai bien traversé l’atlantique pour aller jusqu’aux Etats-Unis mais malheureusement pour le réalisateur j’ai pris le billet retour pour rentrer, je dois l’avouer, dans ce monde matérialisé, plein de consommation et d’exigences modernes.

 

 

Publié dans Films

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