Zero Dark Thirty

Zero Dark Thirty (2013)

De Kathryn Bigelow

Avec Jessica Chastain, Jason Clarke, Joel Edgerton

Thriller/Action

Note : 3/5

Synopsis (allociné)

Le récit de la traque d'Oussama Ben Laden par une unité des forces spéciales américaines...

Mon avis

On aurait pu croire que la bannière étoilée allait se glisser dans toutes les salles de cinéma avec l’obligation de chanter « The Star-Spangled Banner » la main sur le cœur tant le patriotisme connote ce film. Personnellement je suis tiraillé de toute part, hésitant face à cet américanisme exagéré tout en reconnaissant la grande qualité de ce long métrage. J’étais déjà sceptique par le précédent film de Kathryn Bigelow (Démineurs) qui ne m’avait absolument pas convaincu et je retrouve exactement la même saveur dans « Zero Dark Thirty ». L’utilisation abusive des ellipses empêche le spectateur de s’imprégner de l’ambiance. Certes il était nécessaire de les utiliser dans un esprit de concision mais au final on ne perçoit pas les expériences passées des personnages. Dommage car ces derniers ne sont vraiment pas épargnés. La polémique a entouré la sortie du film notamment sur la torture présente dès le début. J’avoue que cette idée est fondée et je déplore le manque d’humanité des personnages qui n’expriment aucun regret sur ce qu’ils sont entrain de faire. Ceci étant, l’histoire montre parfaitement la minutie de l’enquête et la fouille gigantesque de toutes informations susceptibles d’être utiles. Une immersion totale dans le monde du renseignement où les barrières politiques sont nombreuses. La persuasion est une arme nécessaire tout comme la manipulation. Pas facile en effet de démêler le vrai du faux. Ce réalisme d’investigation montre le travail de toute une vie pour le personnage principal. Affaire personnelle et vengeance à tout prix. L’assaut final est à couper le souffle emmenant le spectateur aux premières loges de cette opération secrète au Pakistan. Malgré tout, l’actualité trop proche de ces événements nous empêche d’avoir un certain recul  qui me semble nécessaire pour apprécier à sa juste valeur le fil de l’histoire. A croire que le film devait être fait au plus vite pour montrer au monde la toute puissance des Etats-Unis. La précipitation aura sans doute raison de ma jubilation. C’est sans doute le fait d’arriver avec ses gros sabots qui me dérange et cette volonté de s’imposer à tous. J’aspire à ma liberté de penser et de critiquer. Néanmoins, je suis de plus en plus sous le charme de Jessica Chastain (mon coup de cœur dans « La couleur des sentiments ») qui avec une main de fer arrive à convaincre les plus sceptiques. La féminité au service de la plus grande chasse à l’homme de l’histoire ? J’avoue que c’est un argument vendeur.